Faut-il vraiment coucher pour y arriver?

Il m'est vraiment insupportable de voir que pratiquement tous les rapports humains, ici, en France (et sans doute ailleurs, mais par expérience, un poil moins, voire parfois même pas du tout), entre un homme et une femme, parlent de domination ou de tentative de caser du sexe (par l'homme).

ça commence par un compliment non sollicité, ou désiré, et lâché sans réserve, sans pudeur, et ça finit par le harcèlement, la calomnie et on le sait, le pire.

Le lâcher de compliments (clique sur le lien)

(NB: on n'oublie pas, je me place bien du point de vue de la femme, ici (mais pour une fois, j'irai regarder ce qu'il se passe côté homme sollicité aussi). en tout cas, à vue d’œil, une femme qui drague un mec comme un homme le ferait est "respectée" parce-qu'elle assoit son pouvoir par le sexe). 

Est-il possible, non de non, de non, de non (donc non: ça n'est pas possible) d'avoir un rapport, en tant que femme, avec un homme, sans que le sexe soit sous-jacent, offert, proposé d'une manière ou d'une autre?

(Et quand je dis rapport, je parle juste d'aller acheter son pain, hein, tu vois? Marcher dans la rue. Nan atta: ouvrir la bouche pour parler AHHHH)

Et surtout , quand est-ce que, et où sont les mecs qui protègent les femmes de ça? Je veux dire à l'ancienne: qui vient montrer ses muscles, quand un homme se permet de dépasser certaines limites avec une femme.

Moi j'dis ça, j'dis rien, mais c'est insultant à la fin (et même au début d''ailleurs).

On critique les musulmans qui mettent un voile à leurs sexes féminins, ou qui se polygamisent, mais atta un peu... s'ils n'étaient pas extrémistes ces gens-là, ils seraient pas un peu dans le juste, par rapport à la réalité et la férocité de leur désir de posséder la femme? Je veux dire un peu moins faux-cul que la plupart des gens sur le harcèlement des femmes, par exemple? (Oui, je sais, je sais exemple à double tranchant et je ne veux pas qu'on me saute à la gorge, mais je développerai peut-être un jour cette théorie, who knows?)

Ici, chez nous, t'as beau dire à un mec que Non tu ne veux pas, Non t'es pas dispo (ton mec en copie des mails que tu envoies pour le faire remarquer, encore une fois, gentiment - parce-que t'es gentille quand même), ça n'a pas l'air de marquer une limite. Ou alors une "limite apparemment", et temporaire. Autant dire, pas de limite. Parfois, le mec est comme un chien (et ma mère serait là, elle dirait: "- Et dieu sait que je n'aime les chiens!". Moi, j'aime les chiens, beaucoup. Mais comme tout le monde, je n'aime pas qu'ils se frottent à ma jambe, et je n'aime pas être reniflée par un homme, non plus).

And ! Oh oui le pire, c'est le mec qui te drague ouvertement en présence de sa femme- doit yen avoir que ça fait kiffer.

N'empêche que: a-t-on le droit de ne pas se faire draguer?

Le droit de se faire respecter, en tant que femme ET en tant que femme super kiffantes, en plus, aussi. Ben oui, les mecs, parce-qu'on ne fait pas exprès d'être kiffantes que pour vous, ou de sourire exprès que pour vous? Vous voyez ou pas?

Quand on dit non, c'est non. Tu vois?

ET quand on n'a pas encore dit non: c'est NON aussi, tu vois? Par défaut.

Et pas l'inverse: en tant que femme, j'suis pas une pute par défaut.

J'suis pas là pour satisfaire tes désirs, ni ton regard dégoulinant, à la base.

Et si.... au lieu de faire porter des voiles aux minettes, on faisait porter des lunettes aux gars, pour ne pas être salies par leur regard?

C'est là que j'dis, le voile, les amis, ça fonctionne. Si Si j t'e jure. T'as déjà vu une, une seule, femme voilée se faire ne serait-ce qu'accostée dans le bus, par exemple? Nop. (Sauf si t'as le voile, mais aussi 15 ans, et que t'as pas tout compris, que tu jures comme un charretier, que t'as 3 tonnes de maquillage sur le visage, un jean moulant... Et encore, j'suis sûre que même là, tes copains, ça leur met un frein, ton voile).

Quant à l'alliance, pour freiner les gars, oublie. ça doit être parce-que c'est jaune et que ça brille comme le soleil: ça attire. Alors que tu vois, le voile , c'est noir, ça absorbe.

Mais  alors... et si on essayait l'alliance noire?

Bref.

Si les mecs se permettent en permanence ces dépassements de limites-là, alors la question demeure: si on nous regarde comme ça, nous traite comme ça, n'y a-t-il que ça qui compte, et faut-il vraiment coucher pour y arriver?

C'est à dire calmer la bite, pour avoir de l'espace pour exister?

Laissez-moi affiner a little, puisqu'on est en 2019 et en tant que femme non voilée (sauf en hiver, parce-que ça caille quand même): faut-il vraiment laisser croire à l'autre qu'il va pouvoir nous toucher, pour entretenir une relation avec lui?

Franchement, il y a tellement de femmes qui jouent ce jeu, que ça ne dérange pas, ou que ça flatte d'être en permanence (et de manière déplacée par défaut) sollicitées qu'on finirait presque par leur laisser croire que oui, aux gars.

Ou pire...nous laisser croire à nous-mêmes que oui.

Wake up, ladies.

Et laissez-moi rajouter encore un petit truc là: avez-vous noté comme les hommes deviennent très très irritables, et anormalement incontrôlables, quand vous évoquez ça- leur problème- à haute voix?

(Et comme ils ne font rien pour que ça change, mais mettent dans leur poche et passent leur chemin, jusqu'à la prochaine femme, pour voir si elle aussi dira la même chose ou sera plus... conciliante)

Et encore un autre petit truc (parce-que finalement, on étudie la communication ici, nan?): si l'on commençait par demander à nos journalistes de bien vouloir changer leur gros titres banalisants, et de passer de "-Journaliste violée sur la place machin truc", par "Immonde et atroce crime commis, les coupables sont en état d'arrestation".

ce srait pas mieux?

"Voiture à vendre"

" Elections ratées"

" Manifestation en Espagne"

" Femme violée sur la place..."