Métro, Oct 2024.

J'entre dans le métro parisien, normalement bondé pour cette heure de la journée, ce qui veut dire "encombré, mais il reste des places assises".

Dès que je m'assieds, alors que je sors mon portable pour vérifier un email, un monsieur assis en face de moi m'interpelle agressivement, comme s'il était bourré, ou malade, ou fou, et me dit:

" - Ah , vous n'allez pas me filmer hein! Vous n'allez pas me filmer avec votre portable!".

Me plaçant en simple mode "écoute", et pas plus, je rassure le monsieur et range tout de suite mon portable.

Qu'importe vraiment si je ne peux pas vérifier mes mails ou quoi que soit d'autre, pendant que je suis dans le métro. Ce monsieur vient de me dire que mon téléphone était une menace pour lui.

Je reste là donc, à être, dans le métro.

Chacun vit sa vie, est, ou fait autre chose, y compris le monsieur qui est très agité. Mais au moins, le portable, le mien, ne le dérange plus.

Quelques arrêts plus tard, ce que j'appelle un petit miracle de beauté du cœur se produit:

Le monsieur se lève pour descendre et se tourne vers moi, et me dit: "Au revoir, merci madame".

J'en ai encore le cœur serré.

" - Mais je vous en prie, monsieur. Bonne soirée".

C'est si simple. Non?

C'est quand même simple.

Avez-vous oublié la simplicité?

Et faut-il un combat à chaque fois qu'on demande quelque chose, qu'on exprime quelque chose qui ne nous convient pas à l'autre et qu'on attend qu'il le prenne en compte?

En France, oui.

 

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