Le 4ème mur

2016, Création, adaptée du Roman de Sorg Chalendon.

Voici une pièce sur le Liban, comme je les aime.

Voici une pièce tout court comme je les aime!

Porteuse d'une réalité essentielle, contenue par une maitrise technique et une dynamique envoutante.

 Deux scènes différentes essayent de s'entremêler, se rencontrer. Celle du Liban, théâtre de guerre et celle de militants engagés universitaires, théâtre parisien.

1982, George, jeune papa, fou amoureux et metteur en scène, part au Liban achever le rêve de son maitre ( "- La violence est une faiblesse, Georges") juif de Salonique, devenu grec, expatrié en France, venu témoigner de son histoire.

" - C'est dangereux, c'est fou", semble rythmer la cadence (human beatbox) tour à tour susurrée, montante, chantée, puis affirmée, sifflée comme des balles, par les comédiens eux-mêmes, sur scène ou dans les gradins. C'est cette cadence aussi qui porte la beauté devinée du Liban, l'attente, le suspens, dans un décor modulable de tables basses/ estrades, cubes assis d'acier qui relève encore plus la note de spartiate de cette pièce.

Mais pourquoi? George le sait-il lui-même? Par fidélité sans doute, par engagement. Par ...ce qu'on n'explique pas vraiment d'humain.

Pour une heure de paix, finit-il par conclure, entre les chrétiens , les musulmans, les chiites, les sunnites, maronites, phalangistes, druzes....la paix, juste la paix pour une heure. Est-ce possible?

Antigone? Créon? Hémon? Eurydice? Que sommes-nous, au fait, lorsque nous jouons: juif ou chrétien, musulman?

Et finalement, qui sommes-nous, quand le cyclone d'une guerre féroce s'abat? 

Milice libanaise chrétienne dans les camps
palestiniens de CHATILA, septembre 1982. Massacre.

 

Vivants avec une mémoire, ou disparus, c'est tout ce qu'il reste, semble nous dire Luca Franceschi,  metteur en scène de cette très belle oeuvre au casting succulent (dont l'inoubliable Ingrid Bonini), et à la sobriété curieusement habillée par l'humanité-même, l'existence, le fait d'être en vie, concernés et de se battre.

Le quatrième mur, 

A Avignon, au Festival, jusqu'au 29 juillet, à 14h25, à Présence Pasteur, 13 rue du Pont Trouca, 04 32 74 18 54.

 

Compagnie du Théâtre des Asphodèles
17 bis rue Saint Eusèbe 69003 Lyon
04 72 61 12 55 / compagnie@asphodeles.com
www.asphodeles.com

Direction artistique Thierry Auzer
Adaptation et mise en scène Luca Franceschi
Composition musicale TIKO, Nicolas "Tiko" Giemza
Chorégraphie Fanny Riou

Et aussi: spectacle nominé « Coup de Coeur de la Presse » au OFF 2016.
Diffusion télévisuelle sur France Ô - RFO, décembre 2016.
Captation Axe sud en juillet 2016 à la Chapelle du Verbe Incarné

Retour à l'accueil