On dit que tous les sujets ont déjà été traités dans la vie. Et qu'il suffit de parler des mêmes choses avec ses propres mots, mais... a-t-on déjà vraiment traité ce sujet ultra-important: les voisins?

Ma voisine est une connasse.

Encore une.

Je suis Madame-"J'ai des voisins cons". Non attendez! Et méchants aussi! Et qui s'emmerdent aussi.

Aujourd'hui, dimanche, alors que je suis tranquillement en train d'écrire et de créer, cette chère connasse de voisine, une sorte de mal-baisée, vieille, mais surtout je pense mal baisée, et vieille aussi, vient rôder, encore, devant ma porte.

Or, il se trouve qu'hier, j'ai fait une petite soirée pour mon anniversaire, et que j'ai mis devant ma porte un carton avec mes cours dedans, pour faire de l'espace dans l'appart.

Quand j'ouvre ma porte (car oui, comme j'en ai marre qu'elle vienne rôder devant ma porte, cette fois, je l'ai ouverte), elle est en train de fouiller dans mon carton. (Et oui, rien que ça. Grave la vieille).

Je suis en jogging rose, gros gilet déformé-mais-top-doux-du-dimanc, et chaussons.

Je la regarde d'un air attendri et lui dit " - Qu'est-ce que vous faites, madame?".

Elle me dit c'est à qui ça? (elle habite à l'étage du dessous, mais kiffe venir rôder à l'étage du dessus: chez moi)

"- C'est à moi.

- Ah, et vous allez le mettre dans votre cave?

(quelle cave?)

- Non, je vais le rentrer chez moi. j'ai fait une petite soirée hier soir, vous savez, mais tout va bien.

- Ah, parce-qu'on n'a pas le droit d'entreposer des trucs dans le couloir.

- Ah bon? Et à qui est ce grand miroir vissé dans le mur du couloir, juste là?

- Mais qui a déplacé le miroir? (Elle ne répond jamais aux questions. Je crois qu'elle ne les entends pas, non vraiment, dans sa tête, c'est comme si elle était toute seule, et qu'elle parle ou pas, qu'on lui parle ou pas, elle n'entend pas).

- A qui est ce grand miroir, madame?

- C'est à un propriétaire, ça ne vous regarde pas.

- Ah d'accord, et bien en fait, ce carton là, est aussi à un propriétaire et ça ne vous regarde pas.

- Ah bon".

(Mais elle est grave conne ou quoi, cette meuf? Je viens de lui dire qu'il était à moi. Elle est tellement "hors temps", hors réalité, qu'elle ne peut pas aligner deux idées. Et il me semble qu'elle ait tellement "peur" de moi, et en même temps, qu'elle soit tellement obsédée par moi, qu'elle est infoutue de suivre une conversation logique. C'est ce qui arrive aux manipulateurs qui commencent à se faire manipuler. Dans leur tête, c'est la confusion totale).

Elle continue à parler tout en commençant à partir, et j'ai remarqué que c'était une caractéristique très particulière des gens qui NE PEUVENT pas s’empêcher de venir à vous, comme les insectes sur la lumière, mais ne savent pas comment vous parler, et ont PEUR. Ont très peur. Ils viennent et partent en même temps. De vrais enfants. Mais dans des corps d'adultes, ça fait des ravages.

Et je lui dis, après qu'elle vienne de me dire, très certainement, un truc de trop, mais sans élever le ton, juste parce-que je ne pense pas lui avoir déjà dit, et après tout: pourquoi pas être sincère, honnête, franc, et moi-même, pour une fois:

" - En fait, Madame, vous êtes juste une conne qui s'emmerde".

Et, elle est très forte dans sa maladie, car elle répond:

" - Ah non, pas du tout. Et blablabla et blablabla."

C'est pas fort?

Mais ma porte s'est déjà refermée calmement.

Je viens de lui dire qu'elle était une conne qui s'emmerdait, mais avec un calme infini, et toujours une certaine douceur, pas feinte du tout d'ailleurs, et j'aurais pu lui dire, n'importe quoi d'autre. Elle répond juste, rapidement et quelque chose de contradictoire. Elle n'a pas entendu.

J'aurais pu lui dire: oui, j'ai mis un carton là, et je vais en mettre 13 autres, ou ...mais vous n'avez ps vu passer le Président de le République de New York, hier, au 5è étage?

Elle n'entend pas. Son auto-defensive response, dans sa tête, est déjà faite, sans doute bien avant qu'elle ait même eu cet élan de monter, en ce dimanche, pour mes casser les cacahuètes.

Il me semble qu'elle est bloquée dans une sorte de peur-frayeur qui obstrue la réalité. Peut-être qu'elle sait qu'elle est malade et qu'elle ne peut pas s’empêcher d'aller chercher l'autre, compulsivement. Et que du coup, elle s'est mise elle-même dans une bulle auto-protecrice et imperméable à la voix, à la présence, de l'autre. Ou peut-être qu'elle a été battue quand elle était jeune, et qu'elle s'est enfermée dans cette bulle de laquelle elle n'a jamais pu sortir.

Mais ces gens ne s'arrêtent jamais , et cherchent les cris et les heurts, et j'entends derrière ma porte:

"- Elle cherche vraiment la merde celle-là."

(Dit très fort dans les couloirs, car s'il n'y a pas scandale, c'est pas drôle).

Exactement. Dans mon magnifique jogging rose, devant ma télé, un dimanche d'après-fête: je cherche la merde.

Tiens tiens! La voilà qui remonte! Je vous jure! Elle a tenu 5 minutes!

Mais mon carton étant rentré, je pense qu'elle va mettre un mot du "syndic" sur les murs, parce-qu'il n'y a plus rien d'autre pour accrocher son attention, et qu'en outre, c'est sa spécialité.

Je pense qu'elle a une collection de papiers en tête imprimés syndic (elle a des copains au syndic), et à chaque fois qu'elle s'emmerde, elle colle des feuilles "syndic" sur les murs.

Peut-être qu'elle a collé quelque chose sur ma porte cette fois.

... se faire emmerder comme ça, harcelée (j'ai déjà fait deux mains courantes contre elle, pour agressions verbales et hurlements de menaces dans les couloirs), ça doit cesser, non?

Et si cette fois, j'appelais la police pour venir directement constater, et mettre court, un peu plus tôt que prévu dans son planning, à ses agissements du dimanche?

" - Bonjour, j'ai un problème, avec ma voisine du dessous qui vient frapper à ma porte et m'insulte. ça n'est pas la première fois, et j'ai déjà fait deux mains courantes contre elle. Elle me dit que j'entrepose des choses dans le couloir, alors que c'est elle qui le fait, à mon étage, elle a entreposé un grand miroir. En fait, je suis toute seule, et j'avoue que j'ai un peu peur".

Ce serait un juste condensé, et retour, de ce qu'elle me fait vivre depuis 1 an et demi. (Et j'ai même fait une conciliation en justice pour qu'elle cesse de venir frapper à ma porte, m'adresser la parole, et me crier des choses par la fenêtre -et oui).

Elle veut le contact avec moi? Good. ça me stresse un peu, me fait même parfois flipper - mon cœur bat la chamade et mes jambes flagellent- mais jouons, puisque tu cherches à ce point mon attention.

Jouons avec un partenaire malade, bloqué dans son mensonge, dans sa folie et son ennui aveuglants et ...entrons de plain pied dans son monde. Actons.

Est-ce que cela va suffire/servir à quoi que ce soit?

La police est venue. Je leur ai tout raconté, et ils ont compris. C'est le genre de choses que seule la police comprend, car elle connaît très bien ce genre de situations.

Quand elle est partie, après avoir fait un tour chez la voisine du dessous, c'est monsieur le compagnon de la voisine, un ancien policier-comme il aime à le répéter- totalement vrillé, et qui adore intimider les gens de sa carrure chauve, qui est venu cogner contre toutes les portes de l'étage, en lançant un vénère "Sale pute".

J'ai pris ça pour moi. En même temps, comment ne pas le faire, puisque j'étais seule, en ce dimanche de jogging rose, au 5 étage de mon immeuble...

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